À 78 ans, il récupère enfin sa maison squattée… après avoir dormi 19 mois dans sa voiture

Posted 30 juin 2025 by: Admin
Pendant plus d’un an, il a veillé depuis l’habitacle de sa voiture, à quelques mètres d’une maison qu’il avait lui-même achetée, mais dont il avait été chassé. Cette histoire, entre drame intime et absurdité juridique, a choqué la France entière et relancé le débat sur les droits des propriétaires face au squat.
L’affaire d’Yves Gorse n’a rien d’un banal conflit familial : elle révèle une faille béante dans le droit et l’humanité. En 2019, ce retraité de 78 ans avait tendu la main à son fils, à sa belle-fille et à ses deux petits-enfants, qui venaient d’être expulsés de leur logement social. Par générosité, il leur avait offert un toit, pensant les aider temporairement. Mais un différend personnel a scellé un retournement inattendu : après une brève absence du domicile, Yves ne pourra plus jamais y remettre les pieds… jusqu’à ce que les caméras interviennent.
Une exclusion méthodique et cruelle
Ce n’est pas un inconnu ou un intrus venu de l’extérieur qui l’a privé de son bien, mais son propre enfant, dans un scénario glaçant de dépossession familiale. Serrures changées, caméras installées, chiens placés dans le jardin : le dispositif mis en place par son fils pour interdire l’accès à son propre père tient presque de la stratégie d’occupation. Incapable de réintégrer sa maison de Villeneuve-les-Sablons, dans l’Oise, Yves se résigne à une vie de nomade… dans sa voiture.
Une errance silencieuse de 19 mois
Durant 19 longs mois, cet homme âgé a survécu dans son véhicule, à quelques rues seulement de la maison qu’il avait cédée temporairement à ses proches. Une aberration humaine et administrative, qui ne suscite d’abord aucune réaction officielle ni intervention rapide. Malgré les démarches, malgré l’évidence de l’injustice, Yves reste seul face à l’impasse. Jusqu’à ce que son cri soit enfin entendu par un micro.
Le sursaut médiatique salvateur
C’est l’émission Ça peut vous arriver de Julien Courbet, diffusée sur M6 et RTL, qui déclenche enfin l’indignation publique nécessaire au déblocage. En avril 2024, l’équipe consacre un sujet à Yves Gorse. Le récit, poignant, bouleverse les auditeurs et téléspectateurs. Une cagnotte est même lancée pour l’aider à dormir à l’hôtel, ne serait-ce que quelques jours. Et, comme par miracle ou par pression de l’opinion, une semaine plus tard, son fils quitte les lieux. Yves récupère ses clés.
Une maison retrouvée, mais abîmée
Le soulagement est réel, mais en franchissant à nouveau le seuil de sa maison, Yves découvre un intérieur ravagé. Détérioration, saleté, absence d’entretien : les traces de l’occupation sont visibles, douloureuses, presque insultantes. Si la reconquête du domicile marque la fin d’une errance physique, elle ne répare pas les blessures morales. La trahison du fils est devenue irréversible. « Ce n’est plus mon fils », lâche Yves, sans colère mais avec une amertume irrévocable.
Un cas extrême qui interroge la loi
Cette histoire suscite de vifs débats : doit-on adapter les lois anti-squat aux cas familiaux ? Le cadre légal, souvent long et complexe à mobiliser, ne fait pas de distinction entre squatteur étranger et parent abusif. Or, dans ce cas précis, la dimension affective rend le recours judiciaire encore plus douloureux et paralysant. Yves a eu de la chance : son histoire a été médiatisée. Mais combien d’autres restent enfouis dans le silence, faute de relais ou de visibilité ?