Abbé Pierre: la hiérarchie de l’Église était bien au courant et a caché ses agressions sexuelles
Posted 26 septembre 2024 by: Admin
Dans une décision sans précédent, l’Église de France a ouvert les archives concernant l’abbé Pierre, habituellement scellées pour 75 ans, en réponse aux accusations de violences sexuelles portées contre lui.
Cette ouverture vise à apporter de la transparence sur des allégations graves affectant l’image de l’une des figures les plus vénérées de l’Église.
RMC a examiné environ 200 documents, majoritairement composés de correspondances entre hauts responsables de l’Église, qui discutent ouvertement des comportements problématiques de l’abbé Pierre, connu civilement sous le nom Henri Grouès.
Ces documents, qui incluent des lettres manuscrites et d’autres tapées à la machine, révèlent une préoccupation constante quant à son comportement.
Les documents ne contiennent pas de références directes à des actes de violences sexuelles, mais utilisent des euphémismes tels que les « misères » ou les « accidents d’ordre moral » pour décrire ses actions.
Certains le décrivent comme un « malade », souffrant davantage de troubles psychologiques que physiques, une manière détournée de parler de ses comportements déviants.
La Crainte d’un Scandale
La hiérarchie ecclésiastique semblait principalement préoccupée par le potentiel explosif des actions de l’abbé Pierre.
« Y a-t-il quelque chose à faire pour circonscrire ou empêcher les dégâts de ce scandale », s’interrogeait l’évêque de Limoges, mettant en lumière la crainte d’un scandale public.
Une instance spécifique, l’Assemblée des cardinaux et archevêques de France, avait même été chargée de chaperonner l’abbé Pierre, allant jusqu’à restreindre ses déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du pays sans autorisation préalable.
Mesures de Contention et Répercussions
Des mesures drastiques avaient été prises pour contrôler les mouvements de l’abbé Pierre et saboter ses projets de voyage, dans un effort apparent pour limiter les risques d’exposer davantage ses agissements.
Ces révélations suggèrent que des figures clés de l’Église étaient bien informées des comportements de l’abbé et avaient activement œuvré pour maintenir ces affaires à l’écart du public.