Après plusieurs décès, les autorités sanitaires alertent sur un médicament que l’on a tous chez soi
Posted 19 décembre 2025 by: Admin
Dans presque tous les foyers, un tube d’ibuprofène ou un flacon de kétoprofène attend au fond de l’armoire à pharmacie. Douleurs, fièvre, maux hivernaux : ces médicaments sont devenus des réflexes.

Pourtant, les autorités sanitaires alertent. Dans certaines situations, leur prise peut aggraver une infection et entraîner des complications graves, parfois fatales. L’ibuprofène et le kétoprofène appartiennent à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens, plus connus sous le sigle AINS. Leur efficacité contre la douleur et la fièvre a contribué à leur usage quasi automatique, souvent sans avis médical. Mais cette banalisation masque une réalité plus inquiétante : ces molécules ne sont pas adaptées à toutes les situations, notamment lorsqu’une infection est en cause.
Selon les recommandations de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les AINS ne doivent jamais être utilisés en cas d’infection, même lorsque les symptômes paraissent bénins. Rhume, grippe, angine, otite, bronchite ou encore sinusite font partie des situations à risque. En cause : ces médicaments peuvent masquer les signaux d’alerte envoyés par l’organisme et retarder une prise en charge adaptée.
Un risque d’aggravation silencieuse de l’infection

Au-delà de la dissimulation des symptômes, l’ANSM met en garde contre un effet plus grave encore. Les AINS peuvent favoriser la propagation de bactéries dans l’organisme, notamment des germes comme les streptocoques ou les pneumocoques. En atténuant l’inflammation, ils peuvent paradoxalement laisser l’infection se diffuser plus rapidement, sans que le patient ne s’en rende compte.
Les conséquences observées sont loin d’être anecdotiques. Les infections aggravées par la prise d’anti-inflammatoires peuvent évoluer vers des tableaux cliniques lourds : sepsis, choc septique, méningite ou infections cutanées sévères. Les chiffres communiqués par l’ANSM sont particulièrement préoccupants et témoignent d’un risque réel, bien documenté.
Pour l’ibuprofène, 162 cas d’infections graves ont été recensés, dont 9 décès. Dans 24 situations, le pronostic vital a été engagé et 3 patients ont conservé des séquelles durables. Le kétoprofène n’est pas épargné : sur 54 cas graves rapportés, 3 décès ont été enregistrés, 3 mises en jeu du pronostic vital et 1 cas de séquelles persistantes. Fait notable, certains de ces médicaments avaient été prescrits par des professionnels de santé, parfois en association avec des antibiotiques.
Le paracétamol, l’option à privilégier

Face à la fièvre ou aux douleurs liées aux infections hivernales, le paracétamol reste le traitement de référence. L’ANSM rappelle qu’il doit être privilégié en cas d’angine, de rhinopharyngite, de sinusite, d’otite, d’infection dentaire ou cutanée, de syndrome grippal ou encore de varicelle. Son efficacité et son profil de sécurité en font une alternative bien plus adaptée dans ces contextes.
Même avec le paracétamol, la prudence reste de mise. Le respect des posologies est essentiel pour éviter les risques hépatiques, parfois graves. Les recommandations actuelles préconisent soit 1 gramme toutes les six heures sans dépasser 4 grammes par jour, soit 500 mg toutes les quatre à six heures avec un maximum de 3 grammes quotidiens, selon le profil du patient.
En complément du traitement médicamenteux, des mesures non pharmacologiques peuvent contribuer à soulager les symptômes. Le repos, une hydratation suffisante, des tisanes à base de thym, de miel ou de citron, ou encore l’application de compresses chaudes sur les zones douloureuses permettent d’apaiser l’inconfort. Ces gestes ne remplacent pas un traitement lorsque celui-ci est nécessaire, mais ils évitent d’exposer inutilement l’organisme à des risques supplémentaires.







