« C’est l’État qui dépense pour nous »: pourquoi les Français n’ont pas mis autant d’argent de côté depuis… 1979

Posted 17 juin 2025 by: Admin #Actualité

Advertisement:

Alors que l’inflation recule et que les revenus progressent, les Français continuent pourtant de mettre massivement de l’argent de côté. Le taux d’épargne atteint un sommet inédit depuis 1979, révélant un climat d’incertitude persistant et une prudence durable, nourries par les tensions économiques et géopolitiques.

Au premier trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages français a grimpé à 18,8 % du revenu disponible, son plus haut niveau hors période Covid depuis 1979. Ce niveau dépasse de 0,4 point celui observé fin 2024, traduisant une volonté accrue des Français de préserver leur capital, malgré des indicateurs économiques plutôt favorables. Cette dynamique surprend les analystes, qui anticipaient au contraire un retour progressif à la normale, après les pics enregistrés durant la crise sanitaire.

Le phénomène s’étend également au taux d’épargne financière – c’est-à-dire la part investie dans les actifs financiers – qui s’établit à 9,8 %, un niveau exceptionnel n’ayant pour précédent que les débuts du confinement en 2020.

Une prévision déjouée par la réalité économique

La Banque de France reconnaît avoir sous-estimé la capacité d’épargne des ménages. L’institution explique ce décalage par une hausse du revenu disponible plus importante que prévu (+12,7 % entre 2023 et 2024), tandis que la consommation n’a progressé que de 11 % et a même légèrement baissé début 2025 (-0,2 %). Résultat : l’écart entre revenus et dépenses s’est transformé en épargne.

Advertisement:

Ce contraste, alors même que l’inflation ralentit et que le pouvoir d’achat s’améliore (+2,6 % en 2024), interroge sur les ressorts profonds de la prudence des Français.

Une méfiance enracinée dans les esprits

Le climat général explique en grande partie ce réflexe d’épargne. Selon Philippe Crevel, économiste au Cercle de l’Épargne, « le contexte économique, politique et géopolitique pousse à la retenue ». Les crises successives – pandémie, guerre en Ukraine, instabilité politique, retour de Trump – ont nourri une anxiété de fond, accentuée par les tensions sur le marché de l’emploi et l’envolée des déficits publics.

La théorie de l’équivalence ricardienne est ici mise en lumière : face à un État endetté, les ménages anticiperaient une hausse des impôts futurs, et choisissent donc d’épargner davantage. Cette logique défensive s’ancre aussi dans un vieillissement démographique : une population plus âgée pense naturellement à constituer un complément de revenu pour la retraite.

Advertisement:

L’empreinte structurelle de l’État dans l’économie

Un autre facteur propre à la France réside dans la forte présence de l’État dans les sphères de consommation. Pour Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC, cette délégation partielle de consommation publique – assurance maladie, éducation, sécurité – peut fausser la perception du budget disponible et renforcer l’épargne privée.

Selon lui, si les ménages devaient assurer ces dépenses de façon individuelle, une plus grande part de leurs revenus serait mobilisée, réduisant mécaniquement l’épargne. Ce phénomène souligne l’ambiguïté d’un système où l’État protège mais peut aussi freiner la consommation privée.

Une épargne à double tranchant pour l’économie

Si le gouvernement espère relancer la consommation pour stimuler la croissance, il se heurte à une prudence généralisée. Or, l’épargne n’est pas qu’un obstacle : elle est aussi un rempart. Grâce à ce « bas de laine » national, la France conserve une crédibilité sur les marchés financiers malgré une dette publique qui dérape. Philippe Crevel rappelle que « ce niveau d’épargne contribue à maintenir une bonne notation financière », contrairement aux États-Unis, où le taux d’épargne autour de 4 % fragilise la stabilité budgétaire.

Advertisement:

Mais face à cette abondance de capitaux immobilisés, l’exécutif réfléchit à de nouveaux outils d’orientation volontaire. Un produit de placement dédié au financement de la défense a été annoncé. Pourtant, l’initiative peine à convaincre : seuls 29 % des Français se disent prêts à y souscrire, selon un sondage Ifop. Le mot « orientation » suscite la méfiance, perçu comme une mainmise étatique sur les économies privées.

Next: Brigitte Lahaie : son ancienne addiction au… dont elle a guéri
READ IT!
Advertisement:

Thanks for your SHARES!

You May Also Like

Add a comment

Latest posts

Disparition du petit Emile : cet appel téléphonique passé par sa grand-mère après la disparition, dévoilé par un policier

Jamel Debbouze : Photos de sa maison laissée à l’abandon et dans laquelle un homme a perdu la vie

“Un président qui est…” : Laurence Ferrari taille un costard sur-mesure à Emmanuel Macron

G7 : Giorgia Meloni lève les yeux au ciel après un murmure d’Emmanuel Macron, « Que lui a-t-il dit ? »

Agacée, Aya Nakamura fait le point sur ses origines : “Je suis née…”

Légende de l’OL et champion d’Europe 1984 avec les Bleus, Bernard Lacombe est décédé

“Il ne comprend jamais rien” : Donald Trump quitte le G7 et charge Emmanuel Macron

Keen’V : “J’aimerais mon ex-femme jusqu’à la fin de mes jours”

Antoine Griezmann papa pour la 4e fois : découvrez le prénom de son bébé qui déroge à la tradition familiale

Réforme des retraites : Bayrou propose une prime pour maintenir les seniors dans l’emploi