Doubs : un cheval retrouvé ligoté au fond d’un trou de 5 mètres, le propriétaire sera jugé

Posted 9 octobre 2025 by: Admin
La découverte a provoqué l’effroi dans le Doubs. Ce samedi, les pompiers sont intervenus sur une exploitation agricole du Russey, où un jeune cheval a été retrouvé ligoté et coincé dans un trou. Malgré deux heures de sauvetage, l’animal, grièvement affaibli, n’a pas survécu. L’agriculteur propriétaire a depuis été placé en garde à vue.
L’intervention s’est déroulée dans un champ isolé du Russey, dans le Haut-Doubs, après l’alerte donnée par un voisin inquiet. Sur place, les secours ont découvert un cheval de deux ans, prisonnier d’un trou au milieu d’une pâture. Selon ICI Besançon, les pattes de l’animal étaient attachées, un signe de maltraitance évident.
Pendant plus de deux heures d’efforts, les secouristes animaliers et les pompiers du Doubs ont tenté de libérer la bête à l’aide d’un bras élévateur. Le cheval, retrouvé en hypothermie et extrêmement affaibli, a finalement pu être transporté chez un vétérinaire. Mais malgré les soins, il a dû être euthanasié dès le lendemain, dimanche, tant son état était critique.
Un agriculteur mis en cause et placé en garde à vue
Le propriétaire du cheval, un éleveur possédant une trentaine d’équidés, a été interpellé et placé en garde à vue. D’après les informations recueillies par ICI, il aurait déclaré aux gendarmes avoir “pensé que l’animal était mort” lorsqu’il l’a jeté dans le trou, cherchant ainsi à s’en débarrasser.
Les enquêteurs de la brigade de Morteau ont toutefois relevé plusieurs incohérences dans son récit. L’homme fait également l’objet d’une autre procédure pour mauvais traitements sur un second cheval de son exploitation.
Relâché ce mardi, il sera jugé devant le tribunal de Besançon pour “sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique ayant entraîné la mort”. Le procureur de la République, Cédric Logelin, a précisé que l’éleveur encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Une enquête sur un possible acte de cruauté délibéré
Pour l’instant, les motivations du suspect restent floues, mais les premières constatations laissent penser à un acte volontaire. L’association de défense animale Stéphane Lamart a déposé plainte, dénonçant un “acte de barbarie absolue”.
« Les pattes du cheval étaient volontairement entravées, ce qui laisse craindre un acte de malveillance d’une cruauté inouïe », indique le communiqué de l’association.
Son président a par ailleurs rappelé que certains cas similaires avaient déjà été observés, des mutilations destinées à provoquer la mort d’un animal pour toucher une indemnisation d’assurance. Une hypothèse qui, à ce stade, n’est pas écartée par les enquêteurs.
L’émotion dans le monde équestre et les associations
Ce drame a suscité une vive émotion dans le monde agricole et chez les défenseurs des animaux. Plusieurs associations ont réclamé un renforcement des contrôles dans les exploitations d’élevage et une application plus ferme des sanctions pour maltraitance.
Dans un communiqué, la SPA et la Fondation Brigitte Bardot ont également exprimé leur indignation, rappelant que la cruauté envers un animal est un crime puni par la loi et qu’aucune souffrance animale ne peut être justifiée par la négligence ou le désespoir.