Piscines : le chlore augmente le risque de cancer

Posted 13 octobre 2025 by: Admin
Ce qui devait être un lieu de détente et de sport se révèle porteur de risques insoupçonnés. Une étude espagnole met en lumière un lien préoccupant entre la fréquentation régulière des piscines chlorées et un risque accru de cancer de la vessie, soulevant de sérieuses questions sur les effets des produits de désinfection sur l’organisme.
Les chercheurs espagnols ont conduit une étude approfondie sur 49 nageurs volontaires non-fumeurs, afin d’évaluer les conséquences biologiques d’une séance classique de natation. Les participants ont fourni des échantillons d’urine, de sang et d’air expiré avant et après quarante minutes de baignade dans une piscine couverte chlorée.
Les résultats sont sans appel : la concentration de trihalométhanes, des sous-produits chimiques issus du chlore, a été multipliée par sept après la séance. Ces substances, déjà connues pour leurs effets irritants et potentiellement cancérogènes, ont été retrouvées dans les fluides corporels des nageurs à des taux significativement plus élevés.
Des effets biologiques mesurables après chaque baignade
Au-delà de ces concentrations inquiétantes, les chercheurs ont observé une altération de plusieurs biomarqueurs cellulaires. En clair, les cellules des nageurs présentaient, après la baignade, des signes de stress oxydatif et de modifications génétiques mineures, autant de signaux associés à un risque accru de mutations à long terme.
Ces constats confirment ce que la communauté scientifique soupçonnait déjà : le chlore, en se combinant aux matières organiques (peau, sueur, urine), forme des composés toxiques capables d’altérer le patrimoine génétique des cellules exposées de manière répétée.
L’équilibre fragile entre bienfaits et dangers
Les auteurs de l’étude tiennent toutefois à nuancer : la natation demeure une activité bénéfique pour la santé, notamment pour le cœur, les articulations et le bien-être général. Mais ils appellent à une vigilance accrue quant à la qualité de l’eau des piscines et à la concentration de chlore utilisée.
“Nos résultats confirment le potentiel des effets génotoxiques de l’exposition aux produits de désinfection dans les piscines”, écrivent-ils, avant de conclure : “Les bénéfices de la natation pourraient être renforcés en réduisant les risques chimiques de l’eau.”
Face à ces données, les experts préconisent de meilleures pratiques d’entretien et de désinfection des bassins. L’usage de systèmes alternatifs comme l’électrolyse au sel, l’ozonation ou les ultraviolets pourrait limiter la formation de trihalométhanes.