Quel danger représente le Cov-Mers, ce coronavirus venu du Moyen-Orient ?
Posted 12 décembre 2025 by: Admin
Un nom peu familier refait surface dans l’actualité sanitaire française. Le MERS-CoV, coronavirus respiratoire apparenté au SRAS, a été détecté chez deux voyageurs de retour de la péninsule arabique.

Si la situation est sous contrôle, les autorités sanitaires restent en alerte face à un virus rare mais potentiellement grave. Le 5 décembre, le ministère de la Santé a confirmé la détection de deux cas de MERS-CoV en France. Les personnes concernées revenaient récemment de la péninsule arabique, région où le virus circule de manière endémique. Leur état de santé n’inspire plus d’inquiétude à ce stade, mais un dispositif de suivi strict a été déclenché autour de leurs contacts afin de prévenir toute propagation.
Un virus déjà connu des autorités sanitaires
Ce n’est pas la première fois que le MERS-CoV est identifié sur le territoire français. Un précédent avait déjà été recensé en 2013, sans déclencher de diffusion massive. Pour autant, chaque nouveau cas est pris très au sérieux par les autorités, en raison de la gravité potentielle de l’infection et de son taux de mortalité élevé dans certaines situations.
Un coronavirus d’origine animale

Le MERS-CoV appartient à la famille des coronavirus, proches parents du SARS. Il circule principalement chez les camélidés — chameaux et dromadaires — dans la péninsule arabique. Selon la virologue Marie-Anne Rameix-Welti, responsable du centre national de référence des infections respiratoires à l’Institut Pasteur, la transmission se fait avant tout de l’animal à l’homme, par contact direct ou indirect, notamment via des produits crus contaminés.
La très grande majorité des cas recensés depuis 2012 concerne la péninsule arabique. Environ 2.500 infections ont été documentées à ce jour. Des cas dits « importés » sont toutefois régulièrement observés dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, à la faveur des déplacements internationaux.
Des symptômes peu spécifiques
Sur le plan clinique, le MERS-CoV ne se distingue pas clairement d’autres infections respiratoires. Les patients peuvent présenter de la fièvre, une toux, des difficultés respiratoires, mais aucun symptôme n’est véritablement spécifique. Cette banalité apparente complique parfois le diagnostic précoce.
Le MERS-CoV est nettement moins contagieux que le SARS-CoV-2 responsable du Covid-19. La transmission interhumaine reste rare et survient surtout dans des contextes médicaux, où le personnel soignant est exposé lors de la prise en charge des patients. Le ministère de la Santé et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies estiment le risque de propagation à la population générale comme « très faible ».
Des précédents qui appellent à la prudence

Faible contagiosité ne signifie pas absence de danger. Marie-Anne Rameix-Welti rappelle qu’en 2012, en Corée du Sud, un retard de diagnostic avait entraîné près de 200 cas humains, avec un taux de mortalité supérieur à 30 %. Sans mesures adaptées, des foyers de contamination peuvent donc apparaître.
Le virus se réplique principalement dans les parties profondes des voies respiratoires. Les tests nasopharyngés classiques, largement utilisés pendant la pandémie de Covid-19, peuvent ne pas suffire. Les autorités privilégient donc des prélèvements respiratoires profonds. L’Institut Pasteur dispose toutefois d’un arsenal complet : tests moléculaires, analyses génétiques, sérologie et recherche d’anticorps.
Le rôle limité des cas asymptomatiques
Contrairement au Covid-19, les formes asymptomatiques contagieuses sont rares avec le MERS-CoV. Elles existent néanmoins. C’est pourquoi les personnes ayant été exposées font l’objet d’un suivi sérologique, afin de s’assurer qu’aucune infection silencieuse n’a échappé à la surveillance.
Les vaccins contre le Covid-19 ne protègent pas contre le MERS-CoV. En l’absence de vaccin dédié, les mesures de prévention restent classiques mais essentielles : lavage régulier des mains, port du masque en cas de symptômes, isolement des personnes infectées et vigilance accrue lors de séjours dans les zones à risque.







