Ces signes dans la bouche pourraient cacher un cancer de l’estomac
Posted 1 août 2025 by: Admin
Souvent silencieux jusqu’à un stade avancé, le cancer de l’estomac demeure l’un des plus meurtriers à travers le monde. Une récente étude révèle pourtant qu’un simple bain de bouche pourrait, des années en amont, détecter les prémices de cette pathologie redoutable.
Quatrième cause de décès par cancer dans le monde, le cancer de l’estomac reste encore aujourd’hui difficile à diagnostiquer précocement. Son insidieuse progression est due à des symptômes qui imitent souvent des troubles bénins, retardant ainsi la prise en charge. Cette forme de cancer, également appelée cancer gastrique, prend naissance au sein des cellules de la muqueuse de l’estomac, et ne manifeste ses signaux d’alerte qu’à un stade souvent critique.
Les premiers signes de la maladie sont parfois si discrets qu’ils passent inaperçus. Douleurs abdominales diffuses, perte d’appétit, aversion pour la viande, amaigrissement rapide : autant d’alertes souvent attribuées à un simple dérèglement digestif. D’autres symptômes, tels que nausées, vomissements sanglants, fatigue intense ou encore selles noires, traduisent déjà un stade avancé, souvent lié à une anémie due à des saignements internes.
Une avancée prometteuse venue du New Jersey
Mais une récente étude menée par des chercheurs de la Rutgers Robert Wood Johnson School of Medicine, aux États-Unis, propose une piste inattendue. Un simple bain de bouche médicalisé pourrait permettre de détecter le cancer bien avant l’apparition des premiers symptômes. Une découverte publiée par le Daily Mail, qui pourrait révolutionner la prévention.
L’importance des bactéries buccales
Les chercheurs se sont intéressés au microbiome buccal, cet écosystème bactérien qui colonise notre bouche. Grâce à une méthode de prélèvement dite “swish and spit” (rincer et recracher), ils ont mis en évidence des variations précoces dans la composition bactérienne des patients susceptibles de développer un cancer gastrique. Cette signature microbienne particulière pourrait, à l’avenir, servir de balise de détection.
Un lien confirmé entre bouche et estomac
Le Dr Shruthi Reddy Perati, co-auteur de l’étude, explique : « Le type de bactéries présentes dans la bouche reflète directement l’environnement de l’estomac. » Cette corrélation ouvre la voie à un dépistage non invasif et précoce, permettant d’identifier les patients à risque bien avant que le cancer ne progresse.
Une analyse basée sur près de cent patients
Pour étayer leur théorie, les chercheurs ont analysé les échantillons de 98 patients devant subir une endoscopie. L’échantillon regroupait 38 personnes en bonne santé, 30 atteintes d’un cancer de l’estomac, et 30 présentant des lésions précancéreuses, telles que des inflammations ou un amincissement de la muqueuse gastrique. L’étude a permis de distinguer clairement les différences microbiennes selon les profils.
Des lésions précancéreuses à ne pas négliger
Bien que toutes les inflammations gastriques ne débouchent pas sur un cancer, les chercheurs estiment qu’une personne sur 50 développant une telle lésion pourrait en souffrir dans les vingt prochaines années. Cette statistique souligne l’importance de la surveillance de ces états précancéreux.
Des altérations détectables dès les premiers stades
Le plus frappant dans cette étude : les microbiomes des patients précancéreux et cancéreux se ressemblent fortement. Cela signifie que les perturbations bactériennes apparaissent très tôt, bien avant que les tumeurs ne soient visibles à l’imagerie. Une donnée qui pourrait permettre une détection des risques dès les premiers déséquilibres microbien.
Une signature bactérienne spécifique au cancer gastrique
Les scientifiques ont identifié 13 types de bactéries significativement modifiés chez les patients atteints ou à risque. Parmi elles, les genres Rothia, Leptotrichia et Lactobacillus sont apparus en nette augmentation dans les bouches des personnes concernées. Ce biomarqueur pourrait devenir une référence clinique dans les années à venir.
Vers un dépistage révolutionnaire ?
Le cancer de l’estomac pourrait bientôt ne plus être un tueur silencieux. Grâce à ce test simple et non invasif, il serait possible d’identifier les patients à surveiller dès le stade précancéreux, offrant ainsi un temps précieux à la médecine pour agir en amont. Une avancée qui pourrait transformer les pratiques médicales et, surtout, sauver des milliers de vies.
